Il s’agit avant tout de faire sa part
Je suis engagée dans la justice sociale depuis toujours et dans la justice climatique depuis une dizaine d’années maintenant. C’est bien beau d’être engagée, c’est bien beau de s’informer, de rejoindre des réseaux, d’en discuter autour de soi, mais qu’est-ce que ça change ? Hélas peu de choses.
Dans ma démarche de changer les choses, j’ai commencé petit. Recycler mieux mes déchets, nourrir un compost, acheter bio et local, acheter des vêtements de seconde main, ne plus manger de viande.
Bon, c’est bien. Cependant, on m’enlèvera pas de l’idée que même si tout le monde faisait pipi sous la douche pour économiser l’eau, ça serait pas encore suffisant. Comment faire pour jouer dans la même cour que ceux qui rejettent des substances toxiques dans les rivières, qui déforestent, qui utilisent les dernières ressources ?
J’ai cherché, cherché, cherché. J’ai changé de travail pour des projets avec plus de sens. J’ai eu des idées autour du lien social, de l’écologie, mais ça n’a pas pris.
Puis quand j’ai commencé à mettre le nez dans l’agriculture, tout a pris sens. Voilà un milieu dans lequel je pourrais promouvoir le local, guérir les sols, empêcher la bétonisation, protéger la biodiversité, mettre en place des circuits vertueux, remettre en cause l’utilisation du plastique, créer des réseaux autour de ces thématiques, avoir un lieu d’accueil, …
Mais il a fallu voir la réalité en face : j’ai eu peur des vers de terre jusqu’à l’âge de 22 ans. On partait de loin. Et pourtant, vidéos, livres, magazines, stage, formation en permaculture, rencontres, essais de terrain… J’en suis arrivée à m’inscrire à ce Bac pro Production horticole et à essayer de m’intégrer dans le monde paysan en tentant souvent de combler mon manque de connaissance par ma bonne humeur et mon sourire.
Aujourd’hui, je me lance dans l’entreprenariat, et c’est enfin le moment pour moi de mettre en place toutes les idées de ces dernières années pour changer les choses à mon échelle. Voici les objectifs :
- Remettre en cause l’utilisation du plastique, toujours, tout le temps. J’ai conscience qu’il va falloir faire des compromis, mais je ne ferai que les nécessaires
- Utiliser les ressources naturelles en conscience : je pense à l’eau, je pense à la tourbe
- Favoriser une agriculture durable, un monde où les agriculteurs sont reconnus pour leur travail nourricier et protecteur de la terre.
- Créer un endroit beau et vecteur de biodiversité
- Proposer des plants de qualité, en constante recherche d’une richesse variétale adaptée au terroir
Au plaisir de vous voir nombreux à la pépinière pour discuter du projet, le nourrir, le voir grandir, évoluer,…